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1 mars 2012

Le monde de la musique en deuil...

Le monde des musiciens est effondré, les trompettistes pleurent leur "Maître", leur ami :Maurice André a rangé son fabuleux instrument (lire plus loin).
Je faisais encore référence à son esprit inventif lors d'un des récents concerts du jeudi (voir là DL_120219_3 ) en rappelant qu'il avait mis au point la trompette "piccolo" qui permettait aux interprètes d'atteindre les notes les plus aiguës, à condition d'avoir les "lèvres" et le "coffre" suffisant et d'avoir la trempe de le tenter en public.

Lui en eut l'audace et le talent : personne n'avait, avant lui, oser en concert un "contre la bémol" dans l'Adagio d'Albinoni (retrouvez-le sur You Tube ou sur CD : c'est un régal de pureté) ou encore parier son salaire au "Maître Karajan" qu'il enregistrerait, sous sa direction, les Concerto Brandebourgeois de J-S Bach en une seule prise.
 Et ce "dieu vivant de la trompette" pouvait aussi retrouver ses copains mineurs de l'harmonie d'Alès pour jouer avec eux les airs populaires des bals de leur jeunesse.


Écoutez-le, découvrez-le, il a tant joué, tant adapté dans tous les styles…
Et puis, sa simplicité… son sourire… ses larmes d'émotion à Alès… Un "grand "... Un "immense Monsieur".

André Teillard

 

Souffler et travailler à la mine peuvent sembler deux activités incompatibles. C'est pourtant ainsi que débuta l'existence artistique de Maurice André.

Né à Alès, près du bassin minier des Cévennes le 21 mai 1933, il aurait pu rester à la mine si l'évidence de ses dons ne l'avait rapidement conduit hors du cycle traditionnel pour tant d'enfants de la région.

Admis au Conservatoire National de Paris, il y remporte rapidement un prix d'honneur au cornet puis, un an après, un premier prix de trompette.

Ce sont les premiers prix qu'il gagne ensuite au concours international de Genève en 1955, et de Munich en 1963, qui le place sur l'orbite de la grande carrière internationale.

L'Allemagne d'abord le réclame, la Japon, la Suisse puis les pays Scandinaves, l'Amérique du Nord, celle du Sud, le monde entier enfin n'imagine plus que l'on puisse mieux jouer de la trompette.

Maurice André, en effet, parvient à convaincre des possibilités quasi illimitées de son instrument.

Jadis, considéré comme de première importance, puis reléguée au rôle d'instrument d'orchestre par l'époque romantique, la trompette trouve en lui le virtuose et le musicien capable non seulement de lui rendre tout son répertoire, mais aussi de l'élargir en abordant les pages des répertoires voisins et en suscitant maintes créations.

Maurice André, en effet, n'est pas le gardien du musée des musiques d'autrefois. S'il triomphe dans les œuvres les plus anciennes, c'est qu'il sait en discerner le dynamisme et la vie qu'il est tout aussi apte à apprécier et à jouer les créations les plus contemporaines. Cela suppose une technique inhabituelle, certes, mais aussi une sensibilité musicale particulièrement éclectique.

Jamais autant qu'avec Maurice André, le chant de la trompette ne s'est rapproché des accents de la voix humaine, tour à tour puissant ou léger, rayonnant ou dramatique.

Nommé professeur au Conservatoire National de Paris en 1967, Maurice André a pu mesurer de par le nombre et la qualité de ses élèves l'importance des vocations qu'il a suscitées. Véritable maître et modèle de toute une génération, il a su transmettre à ses élèves à  la fois les secrets de sa technique, les élans de son enthousiasme et les mystères d'une sensibilité qui permet de donner aux pages les plus connues et les plus jouées une vie différente, un intérêt sans cesse renouvelé.

À l’époque où le monde musical bouillonne d'une activité intense dans tous les domaines, Maurice André a fait la preuve qu'il n'existe pas d'instrument mineur, ou d'importance secondaire, et que le salut de tout un répertoire peut-être suspendu à la volonté et au talent d'un seul homme.

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