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19 septembre 2011

2ème Café littéraire d'août : place aux romans

Et maintenant, place aux romans…

cimetière

Le cimetière de Prague d’Umberto Eco

Grasset (23 mars 2011) - 2246783895 - roman historique

Présentation de l'éditeur

Trente ans après Le Nom de la rose, Umberto Eco nous offre le grand roman du XIXème siècle secret. De Turin à Paris, en passant par Palerme, nous croisons une sataniste hystérique, un abbé qui meurt deux fois, quelques cadavres abandonnés dans un égout parisien. Nous assistons à la naissance de l'affaire Dreyfus et à la création de l'évangile antisémite, Les Protocoles des sages de Sion. Nous rencontrons aussi des jésuites complotant contre les francs-maçons, des carbonari étranglant les prêtres avec leurs boyaux. Nous découvrons les conspirations des renseignements piémontais, français, prussien et russe, les massacres dans le Paris de la Commune où l'on se nourrit d'illusions et de rats, les coups de poignard, les repaires de criminels noyés dans les vapeurs d'absinthe, les barbes postiches, les faux notaires, les testaments mensongers, les confraternités diaboliques et les messes noires...

Les ingrédients sont donc réunis pour faire de ce savoureux feuilleton un diabolique roman d'apprentissage. Tout est vrai ici, à l'exception de Simon Simonini, protagoniste dont les actes ne relèvent en rien de la fiction mais ont probablement été le fait de différents auteurs. Qui peut, cependant, l'affirmer avec certitude ? Lorsque l'on gravite dans le cercle des agents doubles, des services secrets, des officiers félons, des écclésiastes peccamineux et des racistes de tous bords, tout peut arriver...

Biographie de l'auteur

Umberto Eco, né en 1932, médiéviste, sémioticien, philosophe, critique littéraire et romancier, a connu un succès mondial avec son roman Le Nom de la rose en 1980. Président de l'École supérieur des Études humanistes à l'université de Bologne, il est l'auteur de romans qui font date, parmi lesquels Le Pendule de Foucault, Baudolino, La mystérieuse reine Loana, et de nombreux essais, entre autres, L'œuvre ouverte, La guerre du faux, Histoire de la laideur, Histoire de la beauté.

L’avis des lecteurs J

Un sujet historique et extraordinairement documenté. Tout est vrai, sauf le support romanesque. C'est l'histoire des théories complotistes du XIX siècle. Le héros est un faussaire qui déteste tout le monde. La seule chose qu'il aime, c'est la cuisine... Alors, passant des uns aux autres, sans aucun état d’âme, au fil de ses rencontres, ilsera mêlé aux plus folles machinations et autres complots de son époque avec une triple haine : contre les jésuites, les francs-maçons et, surtout, contre les juifs. Et Umberto Eco en rajoute une couche en imaginant que son héros, Simon Simonini est l'inventeur des Protocoles des sages de Sion, un faux créé de toutes pièces en 1901 pour faire croire que les juifs allaient se liguer afin de détruire la chrétienté et de dominer le monde...Dans la réalité, ce faux document fut l'oeuvre d'un agent de la police secrète du Tsar, l'Okhrana, afin de détourner la colère du peuple vers les libéraux et conforter ainsi le pouvoir tsariste.

Ce livre est un peu difficile avec 3 voix entremêlées, mais totalement jouissif. Il y a une réelle volonté de dénoncer toutes les histoires de complots, en particulier judéo maçonnique, de montrer la filiation intellectuelle entre ce faux et les théories antisémites et antimaçonniques de journalistes et pamphlétaires de la seconde moitié du XIXème siècle. Il montre comment le faux se construit, mais attention, ce roman nécessite un minimum de culture historique, quelques connaissances généraleS sur les grands personnages et les faits marquants de la fin du XIXème siècle pour se référencer, afin de prendre du recul par rapport à la partie romancée et les théories de complot. C'est en effet le reproche, ou la crainte, que l'on pourrait avoir avec ce roman, que la démonstration de la fabrique du faux entraîne une croyance dans ces complots... 

Eco

Une aide pour suivre les événements historiques servant de toile de fond sur wikipedia:

Dans son dernier roman, Le Cimetière de Prague, Umberto Eco s'est intéressé aux Protocoles des sages de Sion, un faux qui a contribué au mythe d'un «complot juif mondial». Le mélange de vérité et de fiction, l'ambiguïté de l'ouvrage créent la polémique.

« En Italie, Umberto Eco a été accusé d'antisémitisme par plusieurs journaux : on lui a reproché d'être complaisant à l'égard de son personnage, de donner de la vraisemblance à cette hypothèse d'un complot juif et de prêter sa plume à ce qu'il prétendait réfuter. A quoi l'auteur du Nom de la rose a répondu que le romancier avait tous les droits et qu'il n'avait eu qu'un seul but en écrivant ce Cimetière de Prague : "Comprendre comment fonctionne le mécanisme de la haine."  Par André Clavel – l’Express 

« Le Cimetière de Prague offre un boulevard à l’esprit de l’époque, la nôtre, si prompte à débusquer le complot à l’oeuvre à chaque coin de rue. Sous le couvert anodin et ludique de la fiction, il fera bien plus de ravages dans l’imaginaire. Mais, de cette responsabilité, l’auteur entend se laver les mains au motif que l’interprétation est du seul ressort des lecteurs. (…) Umberto Eco n’en parie pas moins sur l’intelligence de son public, ses centaines de milliers de lecteurs potentiels. Il prend des risques. » Par Pierre Assouline – Télérama – Le Magazine Littéraire

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Demeurées

Les demeurées de Jeanne Benameur

Gallimard (24 juin 2002) - 2070421961 - Roman

Quatrième de couverture

La mère, La Varienne, c'est l'idiote du village. La petite, c'est Luce. Quelque chose en elle s'est arrêté. Pourtant, à deux, elles forment un bloc d'amour. Invincible. L'école menace cette fusion. L'institutrice, Mademoiselle Solange, veut arracher l'enfant à l'ignorance, car le savoir est obligatoire. Mais peut-on franchir indemne le seuil de ce monde ? L'art de l'épure, quintessence d'émotion, tel est le secret des Demeurées. Jeanne Benameur, en dentellière, pose les mots avec une infinie pudeur et ceux-ci viennent se nouer dans la gorge.

L’avis des lecteurs J

Ce livre, qui avait été présenté au café littéraire de mars, a été un vrai choc ! Puissant, violent.. Quand les mots créent le monde... Mais quand des mots survient une déchirure dans le monde... Il y a la mère, qui ne parle pas, qui n'a pas de mots. Il y a la fille, déchirée entre l'école où l'on nomme le monde et la maison où l'on vit, charnellement la relation au monde. Il y a l'institutrice qui ne sait plus quel est son véritable rôle, qui découvre la puissance des mots. On ne ressort pas tout à fait indemne de ce genre de lecture où l'on explore tous les sens de "demeurer" !

Extraits lus

"À l'abrutie, il manque de joindre. Rien n'est assez puissant pour faire aller le geste jusqu'à l'objet, l'esprit jusqu'à l'image. Le temps n'y fera rien. La mère et la fille, l'une dedans, l'autre dehors, sont des disjointes du monde. Abruties, elles vivent, une lourdeur opaque dans le crâne, fleur durcie en bouton, qui fait bosse. Aucune image ne s'éploie jamais. La femme qui, sans grâce, appuie chaque pied bien à plat sur le carrelage de la cuisine, ne se représente rien. Le monde est opaque, seulement familier dans la buée de la cuisine, la main tenant la louche ou soulevant la casserole pleine d'eau qui bout"

(...)

"La femme a oublié, prise à quelque autre geste. Rien ne la relie à ce qui l'occupait toute, la minute d'avant. Le regard des yeux pâles est rivé à l'avant, très près du corps lourd. L'esprit colle à chaque chose prise sous le regard. Aucun espace n'a réussi à écarter, même infiniment, l'esprit de l'oeil. Aucune place ne s'est faite là. L'intelligence a renoncé. À l'intelligence, il faut un espace pour se poser. Il faut des mains, de l'air pour la craie et l'encre. L'abrutie n'a rien.

Entre le regard et l'esprit de la petite, une aile de papillon, juste une, s'est déployée."

(...)

"On lui a volé son air du matin, sa paix du soir. Elle n'a plus rien que des mots qui écorchent la gorge. Plus jamais les mots dans les branches des arbres. Plus jamais. Le nom veut rentrer en elle."

(...)

La Varienne et sa petite Luce peuvent se passer de tout. Même de nom. Le savoir ne les intéresse pas. Elles vivent une connaissance que personne ne peut approcher."

(...)

"La petite est comblée. De tout temps comblée et si elle l'ignorait, en la faisant venir ici, dans cette école, elle le lui a appris. C'est la seule chose qu'elle lui est enseignée sans le savoir : une douleur et un bonheur intense. Savoir qu'on manque à quelqu'un, que quelqu'un nous manque".

(...)

Les paroles de Luce s'élèvent. Elles ne demeureront plus. Sur la terre, jour après jour, elles portent son souffle".

Pour poursuivre la route des mots, un album à lire avec ses enfants, et même pour soi...

Madassa 

"Madassa" de Michel Séonnet et Cécile Geiger.

"Le noir de la peur, les griffes de la colère, le brouillard de tristesse - et certains jours la faim - prenaient toute la place dans la tête de Madassa.

Il n'y avait plus de place pour les mots."

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Mississpi
Mississipi d’Hillary Jordan
Belfond (4 mars 2010) - 2714445039 - Roman

Présentation de l'éditeur

Un amour interdit, une terrible trahison, une agression d'une sauvagerie inouïe dans le Mississippi des années 1940. Dans la lignée d'un Faulkner, un roman d'une puissance étonnante qui nous plonge dans la brutalité et les contradictions du Vieux Sud. Lorsqu'elle découvre la ferme que son mari, Henry, vient d'acquérir, Laura McAllan comprend qu'elle n'y sera jamais heureuse. Pourtant, en épouse et mère dévouée, elle s'efforce d'élever leurs deux fillettes, sous l'oeil haineux de son beau-père, membre du Ku Klux Klan. Alors que les McAllan luttent pour tirer profit d'une terre peu fertile, deux soldats rentrent du front : Jamie, le jeune frère d'Henry, aussi séduisant et sensible que son aîné est taciturne et renfermé. Et soudain, Laura se sent renaître... Ronsel Jackson, le fils des métayers, un descendant d'esclaves qui, pendant quatre ans, s'est permis de croire qu'il était un homme. Mais le Sud va se charger de lui rappeler qu'il n'est qu'un nègre...

Biographie de l'auteur

Hillary Jordan a passé sa jeunesse entre le Texas et l'Oklahoma, et vit aujourd'hui à Tivoli, dans l'Etat de New York. Acclamé par la critique américaine, nommé dans la liste des dix meilleurs premiers romans de la décennie par le magazine très branché Faste, Mississippi, son premier roman, en partie inspiré par ses souvenirs d'enfance, s'est vu attribuer le prestigieux Bellwether Prize.

L’avis des lecteurs J

C'est un livre très intéressant malgré un thème difficile: la situation des noirs après la guerre, en campagne et avant les droits civiques. L’ouvrage se situe pile entre « l'Oiseau Moqueur » d’ Harper Lee, et « les Rues de feu » de Thomas Cook.

L'auteur fait partie de toute cette génération de jeunes écrivains du Sud Américain qui font entendre désormais leur voix. On se rappelle des dernières présentations faites dans ce café littéraire comme par exemple "La couleur des sentiments" de Kathryn Stockett qui a aussi beaucoup fait parler de lui. Une littérature qui s’impose : Il y a eu d'ailleurs le Colloque international de littérature organisé en partenariat par le musée du quai Branly et la Bibliothèque nationale de France (29-30 janvier 2010) avec un parcours des « littératures noires » contemporaines.

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Orage

L’orage qui tue l’hiver de Pierre Gandit

L'atelier (avril 2011) - 2844240828 - Roman. Exemplaire à la bibliothécaire

Présentation de l'éditeur

On connaissait Pierre Gandit en tant que Maire de La Garde, vice-président de la communauté de commune de l’Oisans, érudit et passionné d’histoire, on le découvre écrivain…

Si vous aimez les romans dont l’histoire se déroule dans des lieux proches de ceux que vous fréquentez, vous serez séduits car les auteurs ont rarement pris comme cadre Grenoble et sa région alpine. En lisant L’ORAGE QUI TUE L’HIVER, vous serez transportés dans un siècle différent du nôtre, mais déjà moderne dans ses préoccupations.

Grenoble, en 1858, est alors une petite ville, mais ses habitants sont déjà des citadins. La région est moins habitée, mais la géographie est toujours la même et elle induit les comportements des hommes, tout comme aujourd’hui.

Dans les montagnes toutes proches, c’est une vie agricole qui est organisée depuis des siècles et ces deux mondes sont à la fois juxtaposés et perméables.

Pourtant, les influences extérieures se font sentir même au fond des vallées les plus reculées et touchent la vie de certains pour leur bonheur ou leur malheur.

Au travers de ce roman historique au déroulement imprévisible, où s’entremêlent émotions, tragédies et humour, vous serez plongés dans une époque pas si éloignée et dans des lieux pour la plupart connus, si ce n’est familiers.

L’avis des lecteurs J

Une jolie plongée dans l'histoire du pays, où l'auteur nous promène avec délectation dans cet Oisans qu'il aime tant.

Entre le livre de Pierre Gandit qui se passe à Huez

et les mémoires de Marcel Duhamel  (voir plus loin) qui racontent la vie de l’artiste à Huez,

les lecteurs ont eu envie de se plonger dans la littérature du terroir.

Une page spéciale sera bientôt en ligne sur notre blog.

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