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Livres et Palabres
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11 mars 2023

Les coups de cœurs du 10 mars …

Vendredi, à l'occasion de la Journée "Le 10 mars, je lis, nous lisons, et vous ?" organisée par le Centre national du livre, Livres & Palabres avait organisé son café littéraire dans l'ambiance conviviale du QG.

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Pas de pause lecture silencieuse de 15 mn, les lectrices, il n'y avait que des femmes à ce rendez-vous, avaient surtout envie de donner des envies ! L'Histoire était presque le fil conducteur de ce café littéraire, romancée certes, mais mettant en lumière les petites histoires qui traversent la grande.

Tout a commencé avec l'actualité culturelle

et un retour sur le beau spectacle  "Une rivière, des hommes", une fresque historique sur la Romanche,

présentée par la compagnie Acour et l'association Dansencorps

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À noter, Acour sera de retour le lundi 10 avril à la médiathèque de l'Alpe d'Huez avec une superbe lecture à voix haute en hommage aux femmes résistantes.

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Véritable coup de cœur, la bande dessinée

L'université des chèvres de  Christian Lax

chez FUTUROPOLIS (11 janvier 2023)

En 1833, dans les Alpes du Sud, Fortuné Chabert est un instituteur itinérant. De village en village, il enseigne avec bonheur lecture, écriture et calcul aux enfants. Ce nomadisme enseignant est appelé "l'université des chèvres". Fortuné devra renoncer à son sacerdoce, et se retrouvera, des années plus tard, chez les Hopis de l'Arizona, aux États-Unis.En 2018, Sanjar parcourt la montagne afghane avec son tableau sur le dos. Lui aussi pratique l'université des chèvres. Chassé par les talibans, il deviendra auxiliaire de l'armée américaine en Afghanistan.Quel est le lien qui unit Fortuné et Sanjar, a priori aussi éloignés que possible par le temps et l'espace ? C'est une jeune femme, Arizona Florès. Descendante de Fortuné (cinquième génération), Arizona est journaliste au Phoenix Post. L'un de ses grands combats, c'est la dénonciation de la violence faite à l'école, avec ses tueries récurrentes qui endeuillent les familles américaines. Virulente dénonciatrice du lobby des armes à feu dans son pays, elle est mise à l'écart par son journal, qui l'envoie en reportage en Afghanistan. Elle y rencontre Sanjar. Celui-ci, de plus en plus en danger, ne peut que se résoudre à abandonner, comme Fortuné, sa mission émancipatrice...D'Afghanistan aux États-Unis, du XVIIIᵉ siècle à nos jours, l'école a toujours été rejetée par les obscurantistes : par la vertu d'un récit magnifique de colère et de générosité, de beauté et d'amour, Christian Lax prend parti pour une école sanctuarisée, qui émancipe et qui libère.

 


 

 

Une aventure humaine, une écriture incisive, des souvenirs percutants qui touchent tout le monde par celle qui a remporté le prix Nobel de littérature 2022. Une "revisite" intimiste des années 50 à presque aujourd’hui. 

La lectrice aimerait confronter ses impressions avec d'autres lecteurs, savoir si les formules qui convoquent chez elle immédiatement des souvenirs d'enfance, au point que l’on se demande à chaque page si on n'a pas vécu la même vie que l'auteur, ont encore un poids aujourd'hui…

 

Les années d'Annie Ernaux

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"La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Les cuisses, plus claires, ainsi que le haut des bras, dessinent la forme d'une robe et indiquent le caractère exceptionnel, pour cette enfant, d'un séjour ou d'une sortie à la mer. La plage est déserte. Au dos : août 1949, Sotteville-sur-Mer." Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

 


 

 

Un livre qui marque par son intensité. Un témoignage bouleversant et sans concession sur un camp de travail du Goulag en Sibérie. Les descriptions sont saisissantes.

 

Aussi loin que mes pas me portent : Un fugitif en Asie soviétique 1945 1952 de  J M Bauer

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Un jour de l’hiver 1953, un imprimeur-éditeur munichois, en écoutant l’un de ses techniciens raconter sa vie de prisonnier en Russie, son évasion et sa folle errance à travers la Sibérie, lui suggère d’en faire un livre. L’homme ne s’en sentant pas capable, c’est le romancier Josef Martin Bauer, captivé par l’histoire inimaginable de cet inconnu, qui s’en charge.

Clemens Forell, soldat allemand enrôlé sous la bannière du Reich, est capturé en août 1945 par l’Armée Rouge et se voit refuser le statut de prisonnier de guerre. Il écope d’une condamnation à vingt ans de bagne dans les mines au-delà de la Kolyma, près du détroit de Béring d’où il s’évadera après trois longues années passées sous terre, dans des conditions effroyables. Il entamera alors une odyssée terrestre ahurissante, faite de rencontres, d’endurance, de douleurs et de solidarité. Ironie de l’histoire, ce soldat du Reich trouvera son salut près de la frontière iranienne, après avoir été aidé par des orpailleurs criminels ou des éleveurs de rennes, chez un Juif allemand. Trois ans et deux mois de fuite, quatorze mille kilomètres ! Clemens Forell, dans le plus renversant de ses paradoxes, épuisé, finira par vouer à cette Sibérie qui l’aura tant fait souffrir, un amour sans mesure. Il en aura reçu le plus incompréhensible des cadeaux : la vie.


 

Voici un roman dérangeant, troublant, pour lequel il faut être disponible. Un récit fragmentaire, entrecoupé d'interchapitres : notules, séquences, échos, résonances,…  comme une œuvre en lambeaux, émiettée de partout, reconstituée tant bien que mal à partir d’éléments hétéroclites et disparates,… comme la vie morcelée du héros, … comme la perte de sens d'un monde en guerre, … mais pour mieux se reconstruire

À lire donc, mais en étant prêt à se laisser entraîner dans un monde incertain et vacillant, jusqu'au bout de soi.

Quant au fameux texte du bac qui avait suscité tant de colère auprès de lycéens, voici quelques retours : 

https://www.francetvinfo.fr/bac/bac-2022-lecrivaine-sylvie-germain-menacee-sur-internet-par-des-lyceens-qui-ont-du-commenter-un-de-ses-textes_5214271.htmlhttps://www.lefigaro.fr/livres/sylvie-germain-avant-ces-jours-de-colere-20220624

 

Magnus de  Sylvie Germain

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« Il sourit, d'un air las, amer, car lui aussi, lui plus que quiconque, aimerait savoir qui il est exactement. Pour l'heure, il sait seulement qui il n'est pas, qui il n'aura jamais été et ne croira plus jamais être : le fils des Dunkeltal. Une délivrance. Mais il se sent un défroqué - de son nom d'emprunt, de sa fausse filiation -, avec, pour toute identité de remplacement, le nom d'un ours en peluche. Un nom que, faute de mieux, comme dans le passé, il se réapproprie.
Magnus. Alias Magnus. Sous ce vocable fantaisiste, il décide d'entrer enfin l'âge d'homme. »


L'univers romanesque de Sylvie Germain est hanté par d'étranges forces, d'inquiétants personnages. Franz, le héros de Magnus, est né avant la guerre en Allemagne. De son enfance, il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu'au jour de sa naissance. Il lui faut tout réapprendre, ou plutôt désapprendre ce passé qu'on lui a inventé et dont le seul témoin est un ours en peluche à l'oreille roussie : Magnus.

Dense, troublante, cette quête d'identité a la beauté du conte et porte le poids implacable de l'Histoire. Elle s'inscrit au coeur d'une oeuvre impressionnante de force et de cohérence qui fait de Sylvie Germain, prix Femina pour Jours de colère, un des écrivains majeurs de notre temps.

 


 

C'est à la fille de Dominique Lapierre (Cette nuit la liberté, Paris brûle-t-il ?, Ô Jerusalem…) que l'on doit cette captivante biographie romancée sur une héroïne New-Yorkaise au destin incroyable. L'histoire étonnante d'une chabine, élevée comme une blanche, et devenue célèbre… Le thème entraîne les lectrices dans les pas de "J'irais cracher sur vos tombes" de Boris Vian, avec son personnage de Lee Anderson qui "franchit la ligne", c'est-à-dire revendique  blanc, ou encore du film "Green book : sur les routes du sud" où un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts, en s'appuyant sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité…

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New York, dans les années 1900. Une jeune fille, que passionnent les livres rares, se joue du destin et gravit tous les échelons. Elle devient la directrice de la fabuleuse bibliothèque du magnat J.P. Morgan et la coqueluche de l'aristocratie internationale, sous le faux nom de Belle da Costa Greene. Belle Greene pour les intimes. En vérité, elle triche sur tout. Car la flamboyante collectionneuse qui fait tourner les têtes et règne sur le monde des bibliophiles cache un terrible secret, dans une Amérique violemment raciste. Bien qu'elle paraisse blanche, elle est en réalité afro-américaine. Et, de surcroît, fille d'un célèbre activiste noir qui voit sa volonté de cacher ses origines comme une trahison. C'est ce drame d'un être écartelé entre son histoire et son choix d'appartenir à la société qui opprime son peuple que raconte Alexandra Lapierre. Fruit de trois années d'enquête, ce roman retrace les victoires et les déchirements d'une femme pleine de vie, aussi libre que déterminée, dont les stupéfiantes audaces font écho aux combats d'aujourd'hui.

Gros coup de cœur aussi pour ce film à l'affiche : La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé avec une fantastique Isabelle Huppert. Le film est tiré du livre éponyme de Caroline Michel-Aguirre, journaliste et responsable du service investigation de L’Obs.
Une histoire vraie, glaçante, comme un thriller haletant sur un scandale d’état.
LA SYNDICALISTE de Jean-Paul Salomé
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 Arrivée au poste de secrétaire générale du comité de groupe européen de la multinationale Areva (institution qui se réunit pour discuter de sujets liés aux conditions de travail des employés), Maureen Kearney explique qu'en 2011 « Nous avons reçu une copie de contrat entre EDF et CGNPC (China General Nuclear Power Corporation), une entreprise d’industrie nucléaire chinoise, mentionnant un transfert de technologie d’Areva. Ce qui signifiait qu’on perdait notre savoir-faire et à terme des emplois ». Elle  s’oppose alors à son employeur Luc Orsel, PDG d’Areva, et au PDG d’EDF, Henri Proglio. Elle est retrouvée, le 17 décembre 2012, ligotée à une chaise chez elle, la lettre A gravée sur le ventre par une lame et le manche d’un couteau enfoncé dans le vagin.Faute de preuves, comme des traces d’ADN, les enquêteurs l’accusent d’être une mythomane. Le 6 juillet 2017, elle est condamnée à six mois de prison avec sursis et à une amende de 5 000 euros pour dénonciation de crime imaginaire. Elle fait appel et change d’avocat. Hervé Temime épluche le dossier d’instruction, relève quantité d’incohérences, dont des preuves perdues… En novembre 2018, Maureen est enfin acquittée : la cour dénonce dans son jugement les carences manifestes de l’enquête.

Autre film, Le Retour des hirondelles, film censuré en Chine : au départ il est présenté avec une fin plus politiquement correcte, puis il retiré des salles. Lorsque Le Retour des hirondelles sort sur les plateformes, le succès est à nouveau au rendez-vous. Il est alors totalement interdit et le réalisateur Li Ruijun est assigné à résidence… En effet, en mettant en scène deux personnages qui vivent dans un dénuement extrême, l'œuvre contredit le Parti communiste chinois qui annonçait fièrement en 2021 la fin de la pauvreté absolue.
LE RETOUR DES HIRONDELLES de  Li Ruijun

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C’est l’histoire d’un mariage arrangé, entre deux êtres méprisés par leurs familles. Entre eux, la timidité fait place à l’affection. Autour d’eux, la vie rurale se désagrège…

Le titre chinois du film, Yin ru chen yan, signifie "Caché dans le pays des cendres et de la fumée". "Cela signifie que les époques passées, les vies passées, ne sont pas disparues. Elles sont simplement enfouies dans les cendres. Ce que nous ne voyons plus ne cesse pas pour autant d’exister. Ce titre compliqué a un sens bien plus simple qu’il n’y paraît", révèle le réalisateur.

Avec ce film, Li Ruijun voulait filmer la terre où il est né et rendre hommage au mode de vie rural voué à disparaître au profit de l'urbanisation : "je voulais conserver une trace de ces existences rurales et simples, rendre hommage à cette terre qui a nourri mon âme et reste ma principale source d’inspiration."


Présentation de l'ouvrage d'un ami d'une lectrice : Cet ouvrage a été donné à la médiathèque, et l'auteur viendra présenter une petite exposition de ces fameux "Mobjets" à la médiathèque de l'Alpe d'Huez le samedi 1er avril !

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L’humoriste nîmois Billy (Jean-Marie Roux), plaisantin invétéré, maître ès calembour, jongleur de mots, crée des « JEUX DE MOBJETS » :  des jeux de mots en objets, de mini-installations drolatiques qu’il fabrique avec grande minutie et expose au public pour le plaisir du sourire. Ce recueil présente une série de 78 de ces amusants bibelots, et constitue l’exhaustif catalogue de   la dernière exposition de l’artiste tourneur-détourneur de paroles    (Prix du Prolé 2021- Nîmes). Feuilleter ce livret malicieux, découvrir ou redécouvrir au fil des pages chacun de ces savoureux traits d’esprit est un vrai délice, une pure réjouissance.

 


 

Une autre auteur sera dès la semaine prochaine à découvrir à la bibliothèque : Chantal Grisoni, dont la sœur offrira aussi les ouvrages à la médiathèque. 

Originaire de Montpellier, Chantal B.Grisoni est une auteure aux multiples facettes : animatrice d’ateliers d’écriture, de théâtre, de philosophie et de méditation, elle a également écrit de nombreuses pièces qu’elle a elle-même mises en scène. Auteure de « Les Elles du silence »(2017) et  « Le cri » (2014) dont « le souffle venu du désert » (2019) est la réécriture. Ses romans sont le reflet de blessures...mais aussi un hymne à la vie, à la puissance de l’amour. 

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Commentaires
S
Merci à vous et à très bientôt
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M
Magnifique compte rendu de ce bel après midi . Un grand merci : je me suis régalée en votre compagnie . Un super moment . A bientot
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S
On ne saurait dire mieux pour décrire l'ambiance de nos rendez-vous !
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S
Merci ! j'essaie, du mieux que je peux, de retranscrire les présentations de chacun…
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P
Bravo pour le travail de tri et de synthèse
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