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Livres et Palabres
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12 janvier 2014

Bonne Année !

Nous vous souhaitons une belle et heureuse année.

La santé pour vous et vos proches, le bonheur en famille et la réussite dans vos projets.


Et toujours plus de palabres littéraires, imagées, chantées, écrites, solidaires…


Ce sont nos photographHuizats juniors qui nous offrent cette année leur création : des vœux toniques que l’on doit à Jules, accompagné de Benjamin et Tim !

BeFunky_bonneannejules

 

Et pour le plaisir, nous vous transmettons ces très beaux vœux pour 2014 de la dramaturge Ariane Mnouchkine, fondatrice du Théâtre du Soleil.



« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,

À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Une fois dit ça… qu’ai-je dit ? Que souhaité-je vraiment ?

Je m’explique :
Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.
D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.

Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.

Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.

Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public”.

Je crois que j’ose parler de la démocratie.

Être consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.

Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.
L’État, en l’occurrence, c’est nous.

Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.

Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.

Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.

Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entraînera et entraîne déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments. Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.

Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tous premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.

Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.

Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.
Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici.

PS : Les deux poètes cités sont évidemment Pablo Neruda et Victor Hugo. »


En saluant et remerciant Edwy Plenel qui a demandé ce texte et l’a lu, sur le site de Mediapart, le 31 décembre 2013

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Commentaires
M
Voilà des vœux qui font du bien ! Évadons-nous de la morosité ambiante, de la méfiance et du repli, ouvrons les fenêtres, montrons aux enfants qu'on peut construire ensemble, dans notre petit coin, à notre échelle, un monde plus beau.<br /> <br /> <br /> <br /> Seule petite réserve, qui ne porte que sur deux phrases : la démocratie, ce n'est pas que tous soient responsables de tout tout le temps (c'est l'anarchie), mais que tous aient la possibilité de désigner ceux à qui la communauté délègue, pour une durée donnée, des responsabilités, et donc un pouvoir. Le problème est que tout pouvoir a tendance à s'étendre et à réduire l'espace de liberté de chacun, et qu'il faut donc lutter pour préserver les zones de liberté, pour entreprendre et essayer.<br /> <br /> Car il bien vrai que "L'État, en l'occurrence, c'est nous".
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