L'art en Palabres et la peinture corporelle ou le body painting…
La peinture corporelle ou body-painting est une des premières formes d’expression plastique utilisées par nos ancêtres.
À l'aube de l'humanité, nos ancêtres découvrent la terre colorée, le charbon de bois, la craie, le jus des baies colorées, le sang des animaux et bien d'autres couleurs qui servent peut-être à impressionner l'ennemi, sous forme de peinture de guerre, ou de signe reconnaissance à l'intérieur d'une tribu. Cette technique de maquillage primitif a pu aussi servir de camouflage pour la chasse.
Probablement même avant que la première pierre ne soit gravée, l’homme applique ainsi des pigments sur son corps pour affirmer son identité, l'appartenance à son groupe et se situer par rapport à son entourage. Cette pratique picturale devient un instrument de transformation. Les dessins et les couleurs permettent de changer d'identité, de marquer l'entrée dans un nouvel état ou groupe social, de définir une position rituelle ou de réaffirmer l'appartenance à une communauté déterminée, ou servent tout simplement de parure.
La peinture corporelle, ressurgie en Occident à l'époque contemporaine, y est devenue objet de création. Art éphémère, le peintre crée une œuvre picturale sur son modèle. Plusieurs festivals lui sont consacrés, dont celui de Seeboden en Autriche World bodypainting festival et celui de Bruxelles en Belgique lors du Festival international du film fantastique, The International Body Painting Contest.
Les hommes fleurs : peintures corporelles de la vallée de l'Omo © Hans Silvester. All rights reserved.
Né à Séoul en 1966, Kim Joon vit et travaille en Corée du Sud.
C'est au milieu des années 1990 qu'il aborda pour la première fois le thème du tatouage avec des créations plastiques avant de se tourner vers les techniques numériques et plus particulièrement le logiciel 3D Studio Max. "Je conçois la peau, voire le moniteur de mon ordinateur, comme l'extension de la toile" explique-t'il. Demeurant un interdit culturel et légal dans la Corée moderne, le tatouage représente pour Kim Joon un moyen d'extérioriser l'inconscient, fut-il personnel ou collectif. Tatouant ses corps des logos de marques prestigieuses, il expose ainsi les objets de convoitise attenants aux sociétés matérialistes. Selon Kim Joon, le consumérisme ambiant a fait des humains des êtres de désirs; l'envie nous dévore jusqu'à transparaître.
Présent sur la scène artistique internationale avec des expositions de Beijing à Los Angeles, Kim Joon est l'un des artistes Coréens les plus marquant de ce début de siècle. Sa participation à l'exposition Korean Eye à la galerie Saatchi de Londres l'a confirmé comme tel. Ses oeuvres ont depuis été adjugées par Sotheby's le double du prix estimé et il a été listé parmi les dix artistes asiatiques les plus recherché sur internet par Art Radar en 2012. (Opiom Gallery)
Entre trompe-l’oeil et body-painting, l'artiste peintre Japonais Choo San réalise de superbes peintures et maquillage sur le corps, en créant des illusions et jouant sur l'effet d'optique et d'ombres de ses œuvres. Il n'y a aucune retouche numérique via photoshop ou autre.
Transformant son corps par la peinture avec des effets de trompe l’oeil, Choo-san questionne les limites du corps et l’intégration de la robotique et de la technologie dans nos vies.
Liu Bolin est un photographe chinois, né dans la province de Shandong en 1973. Il est diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Beijing (Pékin) en 2001. Il connaît rapidement une célébrité internationale grâce à sa série Hiding in the City (Se cacher dans la ville - 2005) dans laquelle il se fait photographier dans des performances le présentant en "Homme Invisible".
Issu de la génération qui succède à la Révolution Culturelle, élevé dans le boom économique et la stabilité politique chinoise récente, Liu Bolin fait partie d'une génération particulièrement sensible à l'énorme mouvement de transformation sociale et économique du pays, à la mutation forcenée de ses paysages et à l'impuissance de l'individu par rapport à ces événements dont l'échelle le dépasse.
La destruction en novembre 2005 par le gouvernement chinois du village artistique de Suo Jia Cun où il avait son atelier, au moment où il crée sa série Hiding à New York, fait penser que Liu a pu décider d'utiliser son art comme un moyen de protestation silencieuse pour attirer l'attention sur le manque de protection des artistes chinois de la part de leur gouvernement. (galerie-photo)
La maquilleuse londonienne, Carolyn Roper a réalisé une série de mises en scène pour la promotion de la série "Covert Affairs" ou pour TV channel Really
mais aussi
L’artiste péruvienne Cecilia Paredes se camoufle en fonction des différents papiers-peints qui constituent l’arrière-plan de ses photos.
Les principaux thèmes de Johannes Stötter, un artiste peintre italien, sont la nature, les paysages ainsi que les fruits et légumes. Il utilise la forme humaine comme sa toile qu’il camoufle au coeur de ces différents environnements.Chaque réalisation de l’artiste reflète une unité parfaite entre l’homme et la nature. Son dernier chef-d’œuvre en date : une grenouille humaine réalisée à partir de cinq de ses modèles. Chaque personne est positionnée de manière précise, si bien qu’il est difficile de les reconnaître.
Emma Hack, une artiste habitant à Adelaïde (Australie) n’est pas une novice dans l’art de la peinture camouflage. Commencée comme maquilleuse, sa carrière a ensuite bifurqué vers l'art, une fois le coup de main habile et précieux acquis. Aussi, la jeune femme s’inspire du personnage charismatique de Veruschka. Cette femme, fille d’une figure de la résistance allemande au cours de la seconde Guerre Mondiale, était une mannequin mais aussi une artiste. Veruschka a beaucoup œuvré pour l’évolution et la reconnaissance de la peinture sur corps, en se prenant à la fois comme support et artiste. "J'ai toujours été plusieurs sortes de femmes. J'ai copié Ursula Andress, Greta Garbo, Brigitte Bardot, puis ça m'a lassée et je me suis peinte en animal" avait d’ailleurs déclaré Veruschka.
Chacune de ses œuvres nécessite de longues heures d’un travail de précision afin que le support humain puisse se fondre en entier dans le décor choisi. Les séances de travail sont difficiles, tant pour l’artiste qui se doit de rester concentrée que pour son modèle qui doit patienter en restant immobile. En moyenne, il lui faut entre 8 heures et 15 heures pour peindre un corps, ces plus gros travaux demandant cependant plus de 22 heures de travail. Mais le résultat est là : on peine à percevoir les contours des corps humains.
Un coup d’œil rapide sur les travaux d’Emma Hack ne percevra qu’une vague impression de relief sur les toiles. Emme Hack rejoint ainsi les grands noms de ces peintres caméléon que sont Cecilia Paredes ou le maître de la discipline Liu Bolin.(Copyright © Gentside)
version pop art !
Composition avec 17 personnes pour une opération de sensibilisation et de prévention routière.
Cette voiture accidentée humaine a nécessité 18 heures de travail en studio photo.
Trina Merry est un bodypainter basée à San Francisco. Il a poussé le concept du body painting à assembler plusieurs corps pour former des motos. Après l’artiste Emma Hack qui avait fait une voiture avec 17 corps en 18h, voici les motos de Trina Merry pour l’international Moto Roadshow.
Danny Quirk, un illustrateur spécialisé dans le dessin anatomique pour les publications scientifiques, a eu l’idée d’appliquer son savoir faire directement sur le corps humain grâce au body painting. Des créations très précises et détaillées qui donnent l’illusions de voir à travers la peau ! Un excellent concept qui rappelle les livres d’anatomie de notre enfance…
Gesine Marwedel , artiste allemande, Elle utilise le corps humain comme une toile. Elle ne se sert pas de ses modèles pour les fondre dans le décors, mais pour les transformer, réalisant également des peintures représentant la nature ou encore l’astronomie, toujours en prenant le corps pour support.
Jean-Paul Bourdier, professeur d’architecture en Californie, fait disparaître ses sujets, mais toujours dans un paysage naturel. Le Français ne fait pas seulement disparaître, il maltraite l’humain esthétiquement, comme une revanche de la beauté de la nature et s’attache à montrer le lien inaltérable entre univers et humain.
Le photographe russe Alexander Khokhlov en collaboration avec la make-up artist Valeriya Kutsan, tous deux basés à Moscow, réalise des portraits aux maquillages monochromes ( “Monochrome Make-Up” et “Weird Beauty“), ou “2D or not 2D“
Véritable artiste de body painting, le créateur russe Tauart réalise sur les corps des œuvres inspirées par l’univers de la science-fiction. Fasciné par les monstres et les mutants du 7e art, ce talentueux artiste parvient littéralement à métamorphoser le corps de ses muses en ceux d'extraterrestres effrayants qui n’ont rien à envier aux véritables monstres de cinéma. Artiste total et maquilleur accompli, Tauart ne se contente pas de peindre uniquement les peaux. Aussi souvent qu'il le peut, celui-ci joue aussi les coiffeurs professionnels en faisant de la chevelure de ses modèles une extension de son art et de son savoir-faire
Alexa Meade, artiste américaine, est connue pour ses installations, où ses modèles se trouvent dans des scènes de tableau peintes pour finalement ressembler à des peintures à deux dimensions
Chadwick Gray et son assistante Laura Spector sont deux artistes aux doigts de fée. Passionnés tous deux par la peinture du XIXe siècle ainsi que le body painting, les deux plasticiens américains ont fait de leur passion tout un art en réalisant de superbes reproductions de peintures sur les corps. S’inspirant de tableaux très célèbres se référant pour la plupart d’entre eux à l’art moderne et au XIXe siècle, Chadwick Gray et Laura Spector donnent ainsi vie à de fabuleuses peintures sur corps en transformant ceux-ci en véritables tableaux vivants. Établis tous deux à Austin au Texas (États-Unis), les deux peintres visitent souvent les musées du monde entier afin de s’inspirer de leurs collections et trouver l'inspiration nécessaire à leurs propres productions. Des tableaux de grands maîtres que Chadwick Gray et Laura Spector reproduisent le plus fidèlement possible par la suite sur le corps de Chadwick afin de le transformer en tableau. Un véritable travail d'orfèvre qui peut parfois prendre 6 à 15 heures pour la réalisation d’une seule peinture.