La chronique du festival J3 : vendredi 17 janvier
Festival du film de comédie 2014
Alpe d’Huez, vendredi 17 janvier 2014
3e jour de festival et 2e jour de compétition
Avant de commencer la chronique du jour, il me vient une question au regard des 7 files d’attente endurées au cours de ces 2 journées de compétition : le Festival n’est-il pas victime de son succès ? En effet, lors de ces heures d’attente, j’ai pu observer des comportements assez odieux : passages en force, indélicatesses, agressivité, violences verbales, sans- gêne de certains fumeurs au milieu de la foule compacte,…enfin bref, tous les comportements de compétition sans règle lorsque, manifestement, la récompense ne pourra être partagée par tous.
Je pense que les organisateurs doivent s’interroger sérieusement pour envisager les prochaines éditions, afin de faciliter les accès du public aux salles de projection.
Parlons maintenant de la compétition cinématographique.
Je dois dire que j’ai vécu aujourd’hui le meilleur et le pire de la production et de la distribution des œuvres de cinéma.
Les honneurs du meilleur vont, sans conteste possible, au film italien : « Benvenuto presidente », comédie de la plus pure tradition italienne qui, à partir d’une situation incongrue, en tire une satire de la société et joue sur les travers de l’âme humaine. Cet exercice est très difficile et seuls quelques grands réalisateurs y ont gagné leurs galons, sans verser dans la vulgarité.
Cet exercice est manifestement trop exigeant pour Manu Payet qui, avec son film « Situation amoureuse : c’est compliqué », nous montre qu’il ne peut (ou ne veut) y parvenir. Je lui décerne donc mon prix du « pire » du cinéma. Déjà, avec Radio-stars, en 2013, il nous avait montré les côtés les plus bas du cinéma d’auteur : scénario lourd et infantile, dialogues vulgaires, etc… et, pour le film de ce soir, en tant qu’auteur, il grossit encore le trait, sous les rires de ses fans et de sa claque venue en masse, comme en 2013. Monsieur Payet sait très bien quels moteurs populaires il exploite, c’est en cela qu’il est méprisable, à mes yeux.
Autre film du jour : « Les gazelles » de Mona Achache (auteur du magnifique film « L’élégance du hérisson »). Dans le cas présent je crois qu’elle s’est complètement égarée. Je n’en dirai donc pas plus par respect pour ses antécédents.
J’ose espérer que le jury, à l’heure de la distribution des prix, évitera l’égarement et les pressions d’une claque orchestrée. Ce qu’il n’avait pas su faire en 2013.
A samedi, si ça vous dit, pour le palmarès.
André Teillard